“Quelle est votre fleur préférée ? ” “La rose ! ” répondent souvent en chœur les aînés…
Cette fleur si particulière a, il est vrai, le don de nous inviter à l’admirer de près pour mieux découvrir la délicatesse de sa robe, le velouté de ses pétales ou la subtilité de ses notes parfumées : une source d’émotions fortes, assurément…
Même un jardin de taille réduite peut accueillir un “parcours de roses” : un bon moyen d’inciter des résidents âgés à sortir durant les douces journées estivales, et une ressource végétale pour composer de somptueux bouquets !
Hélas, les rosiers ne sont pas toujours bienvenus dans les jardins des maisons de retraite. On évoque l’aspect piquant de leurs tiges ou encore l’entretien particulier qu’ils exigent.
Quel dommage pourtant de priver les promeneurs de ces fleurs qu’ils aiment, connaissent et reconnaissent ! L’on peut en effet profiter pleinement des roses sans pour autant toucher les tiges ; et si le jardin est fréquenté par des personnes souffrant de troubles cognitifs graves, il existe des rosiers sans épines…
Quant à l’entretien, si l’on veille à planter des rosiers résistants aux maladies et à la place qui leur convient, il est réduit à une taille annuelle, et encore… les rosiers n’ayant pas besoin d’être taillés chaque année pour fleurir, pardonnant facilement les oublis, et certains pouvant meme se passer totalement de taille.
Saviez-vous que la culture des rosiers est très ancienne ? De plantes utilitaires dont on tirait l’essence de rose plusieurs milliers d’années av. J. C., les rosiers sont vite devenus des espèces cultivées pour la beauté et le parfum de leurs fleurs. Au cours des siècles, ils ont fleuri les jardins des nobles et des passionnés, et la rose a été représentée et célébrée par de nombreux artistes. En France, dès le XVIIIe siècle, l’obtention de nouvelles roses est devenue une spécialité horticole, reconnue dans le monde entier. Aujourd’hui, sur l’ensemble des continents, il existe plusieurs milliers d’espèces de roses !
(Re)découvrez le célèbre poème de Pierre de Ronsard, publié en 1553 :
A Cassandre
Mignonne, allons voir si la rose
Qui ce matin avoit desclose
Sa robe de pourpre au Soleil,
A point perdu ceste vesprée
Les plis de sa robe pourprée,
Et son teint au vostre pareil.
Las ! voyez comme en peu d’espace,
Mignonne, elle a dessus la place
Las ! las ses beautez laissé cheoir !
Ô vrayment marastre Nature,
Puis qu’une telle fleur ne dure
Que du matin jusques au soir !
Donc, si vous me croyez, mignonne,
Tandis que vostre âge fleuronne
En sa plus verte nouveauté,
Cueillez, cueillez vostre jeunesse :
Comme à ceste fleur la vieillesse
Fera ternir vostre beauté.
Pierre de Ronsard, Les Odes
